Vietnam, premières impressions

C’est un peu ironique d’écrire un article sur nos premières impressions sur ce pays 2 mois après y être arrivés, mais c’est tout de même ce que nous allons faire!

Nous quittons donc le Cambodge sur un bateau et passons la douane le long du Mekong. Nous faisons la rencontre d’une Vietnamienne mariée à un Français. Elle nous apprend nos premiers mots et représente notre premier guide dans ce pays. Le mot le plus important est donc bien sûr Xe Dap (se prononce Siédap) : vélo. En arrivant le soir à Chau Doc, sa ville natale, elle nous invite amicalement à manger du « street food » composé de nouilles de riz, verdures et légumes (et canard pour Mehdi). À notre (bonne) surprise, c’est bien plus frais, léger, goûteux que la nourriture de rue que nous avons expérimenté en Thaïlande et au Cambodge et dont nous commencions sérieusement à avoir marre.

 

Tout contents de ces nouveaux goûts et paysages, nous partons le lendemain en bus pour My Tho, une petite ville dans l’estuaire du Mekong. Là-bas, nous louons un vélo pour Catherine et partons à la découverte des îles dans l’estuaire. Notre but est de trouver la fabrique de bonbons à la noix de coco qui nous fait rêver. Nous finissons par arriver dans une sorte de rue à touriste où chaque petit restaurant, maison, est conçu pour nous faire acheter quelque chose. Nous découvrons que les prix de l’huile de coco avoisinent les prix européens, ou plutôt que selon où on l’achète le prix peut facilement quadrupler.

Nous essayons donc de marchander et découvrons que ce ne sont pas les mêmes règles de marchandage que ce dont nous avions l’habitude au Moyen-Orient: le marchandage là-bas doit se faire dans le lien, presque avec humour, et les commerçants l’apprécient. Ici, il nous semblait au début que les commerçants semblaient tellement fermés qu’ils ne voulaient pas marchander, préférant ne rien vendre plutôt que de vendre à un prix raisonnable. Nous avons petit à petit adopté la même attitude qu’eux, parfois même intimidante, et à notre surprise cela a bien mieux marché et les prix sont descendus de moitié… Par la suite, nous fuirons un peu les marchés et les endroits où il faut négocier car nous trouvons bien moins agréable de le faire de cette manière plutôt que dans le lien et l’humour.

Ce qui nous marquera le plus pendant cette promenade sera en fait la découverte par hasard d’une fabrique de sac Lidl: une pièce où  une dizaine de femmes cousent et fabriquent les sacs. Ce qui nous surprend avec nos yeux d’Européens en voyage depuis 8 mois, c’est que si nous avions vu une photo de cela avant, nous aurions été choqués des conditions: certaines femmes par terre, des ventilateurs accrochés au mur mais des conditions de travail dans une chaleur torride, un entrepôt ouvert sur la route… Mais maintenant que nous avons vu les réalités de vie des gens ici en Asie du Sud-Est, nous comprenons que ce sont des conditions tout à fait normales pour eux: ils vivent bien plus par terre que nous, passent la plupart de leur temps à l’extérieur de leur maison dans la rue et ne sont pas dérangés par la proximité et la chaleur. Ainsi nous réalisons que parfois, notre jugement de « bonnes conditions » de travail est lié à notre réalité de vie, et ne correspond pas forcément à la réalité de ceux que nous décririons comme « exploités ».

Nous continuons ensuite notre route pour Ho-Chi-Minh, bien plus communément appelée Saigon. Nous débarquons dans une immense ville très dense et réalisons que l’hôtel que nous avons réservé se trouve malheureusement en plein cœur d’une rue touristique infestée de restaurants et bar à touristes dont le moyen pour se faire remarquer et de faire le plus de lumière et de bruit possible. Difficile donc de dormir avant 4h du matin et nous sommes contents de quitter la ville pour aller pédaler quelques jours en bord de mer. Malheureusement, dans notre désarroi nous oublierons nos passeports à l’hôtel et seront obligés d’y revenir pour les récupérer.

C’est donc assez fatigués que nous arrivons à Phan Thiet, au bord de la mer. Catherine nous dégotte deux petites chambres tout proche de la plage et après une partie de monopoly (devenu un jeu traditionnel depuis que Catherine est là), un poisson en papillote en bord de mer et une première baignade (la dernière datait de la Thaïlande), nous voilà d’attaque!

Nous faisons une jolie boucle de 5 jours de vélo, le long de la mer, et découvrons de magnifiques vues typiques du Vietnam. Ici, les pêcheurs ont des sortes de grosses bassines, en plastique ou tressé serré en fibre naturel, et vont lancer leur filet en mer à bord de ces bassines. Les autres bateaux de pêches, souvent peints en bleu et avec deux yeux sur le devant pour ne pas se perdre en mer, donnent à l’ensemble du paysage marin une douce image pittoresque et esthétique. À part cela, nous découvrons avec plaisir que les Vietnamiens aiment entretenir les jardins et les arbres des villes et il est donc bien plus agréable de se balader dans ces décors que dans les villes des autres pays d’Asie du Sud-Est.

La mer est très agitée chaque fois que nous allons la retrouver et nous roulons et tourneboulons dans les vagues! Cela est tout de même agréable car la chaleur est toujours aussi intense, ce qui nous pousse à pédaler seulement 1h30 environ par jour, le matin, pour ne pas tomber telle une feuille séchée sur le bord de la route!

Après ces quelques jours à profiter de la mer, il nous faut donc retourner vers la grande ville car le voyage de Catherine avec nous va déjà s’achever et elle va s’envoler vers la Suisse. De notre côté, nous avons décidé de nous rendre à Hué, ville du centre Vietnam, où nous espérons trouver des réponses à la question qui nous trotte dans la tête depuis plusieurs mois et que nous n’avons pas encore partagé ici: est-ce possible et chouette de se poser au Vietnam pour environ une année pour avoir notre bébé qui grandit dans le vendre d’Alice depuis notre arrivée en Asie?

Découvertes, chocs, surprises…:

  • Enfin nous retrouvons le pain au Vietnam! Bien sûr, ce sont de simples baguettes de piètres qualité mais les Vietnamiens aiment beaucoup faire des sandwichs avec et nous trouvons des stands un peu partout qui nous régalent.
  • Nous pensions que l’Italie était le pays des scooters… que nenni!! C’est bien le Vietnam! Ici les vélos ont fait place aux deux roues à moteur et ce sont des vagues, non, des mers de scooters qui se déversent chaque jour dans les rues du Vietnam! Les règles de conduite sont bien entendu très différentes des nôtres (si règles il y a, car les 2 roues se conduisent sans permis de conduire) et malgré le port d’un casque très basique (casque que nous ne voyions plus sur les têtes depuis la Grèce déjà), nous découvrons avec le temps que les accidents sont malheureusement très fréquents.
  • Le Vietnam étant pourtant tout en longueur et donc assez facile à desservir en train, il faut compter environ 2 jours pour atteindre Hanoi depuis Saigon, par la ligne unique qui unit le Sud au Nord (les trains vont en moyenne à 50km/h). Nous sommes surpris de constater que le prix des billets est relativement élevé comparé à la même qualité, voire une qualité supérieure en Thaïlande.
  • Non les chapeaux coniques vietnamiens ne sont pas une légende! Les Vietnamiennes les portent quotidiennement (surtout le 3ème âge c’est vrai) pour aller faire leur course ou pour travailler. Cela donne à la vie de la rue un cachet en plus, on ne peut pas s’y tromper, on est bien au Vietnam!
  • Rapidement, nous avons été surpris de constater que les femmes ont une carrure d’épaule large et forte. Lorsque nous avons vu les travaux qu’elles sont capables d’effectuer et les charges qu’elles peuvent porter, nous avons compris: les marchandises à vendre sont encore souvent transportées dans 2 paniers tenus en équilibre sur une branche de bambou que les femmes portent sur l’épaule. Il faut adopter une démarche dandinante pour permettre aux deux paniers de rester en équilibre, et surtout avoir de sacrés muscles aux épaules!

Regarde nos photos ici! Malheureusement, il apparaît que notre ordinateur est définitivement cassé et nous ne pouvons donc plus faire de vidéos… il faudra donc attendre que nous en rachetions un pour voir nos vidéos!

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