Thaïlande Partie 2

Après avoir remonté tranquillement la côte en train jusqu’à Bangkok, nous continuons à monter pour nous retrouver à 300 km au Nord de la capitale, dans la province de Phichit. Nous sommes attendus dans l’école de Ban Pong Wua Daeng pour donner quelques heures de cours d’anglais par jour.

Professeure Rut de l’école vient nous accueillir à la gare et nous ramène jusqu’à l’école où nous allons passer les 3 prochaines semaines, et qui se trouve perdue au milieu de nulle part, à une heure de voiture de la gare. Alice est tout excitée et stressée de rencontrer les élèves le lendemain. La journée commence à 8h pour les enfants, avec la cérémonie du drapeau, pendant laquelle ils chantent leur hymne national et autres chansons. Le matin, le directeur nous invite pour le petit déjeuner et nous propose directement de nous employer en tant que « english teacher » pour 6 mois. Nous sommes touchés par sa gentillesse et générosité mais déclinons tout de même l’offre…

Les cours commenceront officiellement le lendemain pour nous. Alice sera au jardin d’enfant, avec les petits de 3 ans le matin, et ceux de 5 ans l’après-midi. Mehdi, quant à lui, sera un électron libre dans l’école primaire, tantôt devant donner un cours d’anglais devant une classe de 20 qui n’a jamais eu de cours d’anglais avant, et tantôt avec des plus petits groupe un peu plus au courant qu’il y a d’autres langues dans le monde que le thaïlandais.

Commence alors pour nous une nouvelle routine, puisqu depuis le début de notre voyage, nous ne sommes jamais restés si longtemps dans un même endroit. Mehdi en profite, pendant son temps libre, pour faire ses entraînements intensifs en préparation de l’Iron Man pour lequel il s’est inscrit en Mai au Vietnam, tandis qu’Alice lit ses livres au frais dans la chambre.

Les matins, nous sommes souvent réveillés par le temple bouddhiste. Loin de l’image européenne que nous avons de la zénitude et des doux gongs bouddhistes, c’est plutôt les hauts parleurs qui chantent gaiment un rock douteux thaïlandais qui viennent nous tirer de notre sommeil. Puis, un moine parle pendant un quart d’heure en thaï, si fort qu’il pourrait être devant notre lit. Nous nous demandons à qui il s’adresse vraiment… Les autres fois, c’est la musique funéraire qu’ils passent, quand une personne du village est décédée. Flûtes traditionnels et tambours répètent la même rengaine pendant 1h30, c’est déjà plus agréable mais tout de même, nous ne comprenons pas pourquoi ils ont besoin d’amplifier le son à ce point. Peut-être est-ce justement pour nous apprendre à méditer comme il faut:  garder son calme à 5h30 du matin lorsqu’on reçoit des agressions sonores, ou, l’apprentissage de la vraie médiation.

Auprès des enfants, il n’est pas toujours facile de se faire comprendre et les professeurs Thaïs ne parlent pas toujours mieux que leurs élèves. Alice leur apprend des chansons, ce qui marchent très bien avec les petits, tandis que Mehdi dessine au tableau pour leur apprendre de nouveaux mots.

Nous découvrons que les méthodes éducatives sont bien différentes des nôtres. Ici, le bâton est toujours utilisé pour mieux faire rentrer dans la tête des enfants les notions apprises et il n’est pas rare que le professeur lève la main sur eux pour leur rappeler de se taire. L’apprentissage se fait beaucoup par la répétition, mais la mémoire ne semble pas être sollicitée énormément. Cela nous pose questions quant à ce que les enfants retiennent vraiment des différents mots et notions qu’ils apprennent.

Nous faisons la rencontre de 4 professeures Philippiennes, et une Vietnamienne. C’est très intéressant de pouvoir échanger sur les différences de cultures entre ces pays d’Asie du Sud Est et de découvrir d’autres pays à travers elle. Nous avons même envie de faire un crochet par les Philippines maintenant!

Ces trois semaines passent donc bien rapidement, et il est déjà l’heure de partir, après avoir assisté à la très officielle inauguration de la bibliothèque de l’école. Nous sommes éberlués de voir tout le travail que les professeurs sont capables de fournir pour la préparation de cette fête qui dure 2 heures.

Nous voici donc dans un train qui nous ramène à Bangkok, avant de continuer vers le Cambodge. Nous avons le plaisir de voir Gabriela qui étudie ici, et qui nous montre les beautés nocturnes de cette immense ville cosmopolite. Parfait pour une dernière soirée avant de quitter ce pays dans lequel nous aurons tout de même passés 2 mois en tout.

En conclusion, voici une petite liste des choses qui nous ont surpris, éberlués, questionnés, depuis notre arrivée en Thaïlande:

  • Les Thaïlandais aiment plus que tout leur pays, leur culture, leur nourriture (surtout!), et ne l’échangeraient pour rien au monde.
  • En règle générale, quand ce n’est pas des lieux touristiques, les Thaïlandais ne parlent pas du tout anglais. Ils nous demandent « speak thai? » comme si nous devions tout de suite connaître leur langue puisque nous sommes chez eux. Le concept de l’anglais comme langue international n’est pas encore arrivé partout chez eux!
  • Nous ne l’avons pas ressenti, mais c’est bien une dictature militaire qui dirige le pays, repoussant les élections, interdisant les manifestations, emprisonnant pour un oui pour un non. Malgré l’apparence bien développée de la Thaïlande, nous nous demandons donc ce qui va se passer pour eux durant les années à venir.
  • L’organisation est bien sûr très différente de chez nous, mais nous n’avons pas réussi à nous y faire. Lorsqu’on demande par exemple: y a-t-il un train ce jour là dans lequel nous pouvons mettre nos vélos? On nous répond, ne vous inquiétez pas, on vous amènera au train pas de problème. Nous ne nous inquiétons pas, nous posons la question. Mais le jour J, à l’heure dite, on nous amène à 15h mais le train ne prend pas les vélos… il faut attendre 23h pour le prochain train… Ah, c’est pour ça que nous aurions bien aimé savoir avant, mais apparemment l’attente n’est pas un problème pour les Thaïs.
  • Les scorpions noirs, que nous rencontrerons 2 fois et qui mesurent entre 15 et 20 cm, nous effraient plus que nous voudrions; mais n’impressionnent pas beaucoup les Thaïs, pas plus que les serpents; d’ailleurs, quand par malchance les enfants de l’école en trouvent un, c’est tout un attroupement qui se forme autour pour l’embêter et lui lancer des bouts de bois dessus.
  • Malgré quelques belles bâtisses en bois sur pilotis, les maisons que nous voyons sont souvent très mal isolées, à peine fermées et laissent entrer la chaleur de tous les côtés, ce qui incitent ceux qui ont la climatisation à l’utiliser à plein régime.
  • Le plastique est roi ici, et il est difficile de le refuser dès que nous voulons acheter quelque chose. On nous assure pourtant que les enfants reçoivent une éducation à l’école face aux problèmes écologiques mais cela ne porte en tout cas pas encore ses fruits. Il est à toutes les sauces et se retrouve partout, des plages aux rivières, en passant par les poissons. Quand on ne le voit pas, c’est qu’il a été brûlé par les habitants à côté de leur maison, puisque les déchetteries n’existent pas, dans les coins reculés de la Thaïlande en tout cas.
  • Nous sommes d’abord choqués de constater comme les Thaïs aiment rire sur le thème de l’homosexualité, n’hésitant pas à faire des gestes grossiers. Nous découvrons par la suite que les homosexuels sont totalement acceptés ici, le mariage pour eux étant autorisés. Il est très fréquent de croiser dans la rue, au magasin, au marché, un homme maquillé et portant des habits féminins.

Regarde nos photos ici! Malheureusement nous ne pouvons toujours pas traiter nos vidéos, l’ordinateur  n’est pas réparé.

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