Malaisie

29 Décembre 2017, arrivée à l’aéroport de Kuala Lumpur (ou KL pour les locaux) : nous n’avons quasi pas dormi et sommes totalement décalés. De plus, jusqu’à maintenant, le moyen de transport le plus rapide que nous prenions était le bus… autant dire que la distance parcourue avec l’avion en 8h nous laisse sous le choc. Nous mettons les vélos dans un taxi et nous rendons à l’hôtel que nous avions préalablement réservé à Port Dickson pour nous poser et comprendre ce qui nous arrive.

Premier gros choc culturel : la nourriture.

Le soir, après une sieste de 3h, nous allons tant bien que mal dans le premier restaurant que nous apercevons. Une gentille dame nous amène un menu avec une cinquantaine de plats dont nous n’avons pas la moindre idée de leur contenu. Nous lui sourions et lui demandons de nous donner un bon plat qu’elle nous conseillerait, pas trop épicé s’il vous plaît. Elle sourit et revient quelques minutes plus tard avec deux grands bols de soupe rouge. Dedans, des fruits de mer visqueux, des crevettes, et des nouilles. Nous avons faim. Mais au bout de trois cuillères, notre bouche commence à exploser. Nous commandons du riz blanc. Nous réussissons tant bien que mal à manger notre soupe à l’aide du riz, et rentrons à l’hôtel encore plus perdu qu’avant. Au passage, nous voulons acheter du pain pour le petit déjeuner. Nous ne trouvons que du pain de mie ; nous découvrirons que le pain n’existe pas en Malaisie. Difficile donc pour nos estomacs ce début de voyage dans ce pays. Le lendemain, nous sommes déçus de constater que les cafés sont des nescafés, nous préférons donc prendre des thés, qui sont servis avec du sucre et du lait. Mehdi découvrira le thé halia (gingembre), tandis que plus tard, Alice découvrira les Kopi (sorte de café filtre avec lait concentré et sucre). Ca passe.

Deuxième jour, nous décidons de demander des plats sans piment du tout, ce que nous faisons dans un autre restaurant (chinois cette fois). Nous recevons alors du riz avec des légumes, qui sont bien épicés tout de même mais qui passent plus facilement. Seul bémol vers la fin, le petit vers que Mehdi découvre sur sa fourchette. Nous laissons le reste dans l’assiette. Plus tard, ce sera toujours Alice qui recevra des moucherons dans ses jus ; Mehdi ayant apparemment été vacciné par le vers du 2ème jour.

Bon, mais même si nous avons un peu souffert ces deux premiers jours par rapport à la nourriture, cela nous a permis de nous renseigner et d’apprendre à connaître des bons plats que nous aimons en Malaisie. Il faut savoir que pour dire bonjour, les Malaisiens entre eux se demandent :  « Sada makan (as-tu déjà mangé) ? » ; c’est dire combien la nourriture est importante pour eux. Ainsi, voilà ce que nous avons découvert :

Les Roti Cenai :

Cette recette vient de l’Inde traditionnellement, d’ailleurs Cenai se prononce Chenai, comme la ville. C’est une sorte de crêpe épaisse faite en pâte feuilletée artistiquement préparée (voir dans notre vidéo), que les Malaisiens mangent au petit déjeuner, parfois accompagné d’un œuf, de sardines ou tout autre mets salé, mais le plus souvent d’une soupe de lentilles dans laquelle ils trempent leur crêpe. Comme nous sommes des bons Français et Suisse Romand, nous préférons les petits-déjeuners sucrés. Ainsi, nous avons acheté notre miel et mangeons nos Roti Cenai tout les matins à notre mode !

Mee Goreng et Nasi Goreng :

Les nouilles sautées et le riz sauté. C’est ce qui est le plus facile à demander et ce qu’ils ont partout, pour sûr. Souvent accompagnés de viande (car il faut le dire, les Malaisiens adorent la viande), nous les demandons la plupart du temps avec des légumes, parfois nous avons droit à du tofu en prime, et souvent nous trouvons tout de même des bout de poulet dedans (oui car il faut savoir que le poulet, pour les Malaisiens, n’est pas de la viande).

Les fruits et les jus frais :

Dès les premiers jours, nous avons été ébahis de constater que nous pouvions boire des jus frais dans énormément de restaurant pour environ 50 centimes : ananas, orange, pastèque, lichi, canne à sucre, et d’autres fruits ou légumes bizarres (dont le plus spécial : maïs. Mehdi est tombé dessus une fois sans savoir ce qu’il commandait mais n’a pas pu finir son verre).

À part ça, nous trouvons souvent au bord des routes, des marchands de fruits qui nous étaient inconnus jusqu’à maintenant ! Notre préféré, le rambutan, sorte de lichi, voir photo plus bas et notre vidéo. Les bananes sont petites et sucrées, et, nous avons honte de le dire, nous n’avons pas goûté au durian, roi des fruits de la Malaisie (c’est le gros vert qu’on voit sur la photo).

Les poissons et les fruits de mer :

Les rivières sont nombreuses en Malaisie et chaque famille va pêcher son propre poisson, dans des endroits parfois bien sales… Mais nous avons tenté d’oublier que tous les égouts atterrissent dans les rivières et la mer, souvent sans passer par une station d’épuration préalablement, et avons goûté aux poissons, que les Malaisiens savent très bien cuisiner. Alice s’est même une fois retrouvée avec un crabe entier dans son assiette.

La météo:

Avec tous ces mets et les prix dérisoires qu’ils coûtent, nous décidons donc de renvoyer notre réchaud et les casseroles et de ne manger qu’au restaurant ! Nous sommes donc plus léger et Alice n’a plus de sacoches à l’avant ! C’est bienvenu, car la chaleur en Malaisie est si étouffante qu’il ne faut pas traîner à vélo si on veut avoir un peu d’air. Voilà le deuxième gros choc que nous avons en arrivant ici : l’humidité et la chaleur. Il fait en moyenne entre 28 et 33°C, mais la température peut facilement monter à 40°C lorsque le soleil tape en plein cœur de la journée. Cela rend l’atmosphère de plus en lourde jusqu’à ce que l’orage se décide à tonner et à déverser un déluge pendant un court laps de temps ; puis rebelotte avec le soleil. Heureusement, le pays est assez plat vers le littoral et nous arrivons donc à pédaler sans trop transpirer. Mais dès qu’il y a une toute petite montée, nous sommes en nage et nous liquéfions sous le soleil oppressant. Après avoir essayé de bivouaquer une nuit sans dormir à cause de la chaleur ; nous comprenons que les hôtels vont devenir notre quotidien pendant un certain temps, pour se doucher et profiter d’avoir un peu d’air frais pour dormir. C’est ainsi que vers la fin de la Malaisie, nous décidons de renvoyer notre matériel de couchage au Vietnam. Nous le retrouverons quand nous en aurons besoin. D’ici là, à nous les sacoches légères !!

Les cultures:

Nous découvrons petit à petit qu’ici, plusieurs cultures et religions se côtoient et vivent en relative harmonie. En effet, lorsque la Malaisie était encore une colonie Britannique, ces derniers avaient fait venir des Chinois pour travailler dans les mines. Ils sont restés et sont devenus pour la plupart commerçants. Beaucoup d’Indiens étaient aussi venus à l’époque et c’est ainsi qu’on peut trouver, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, une mosquée, un temple Bouddhiste et un temple Hindouiste. Ce mixte de culture nous a beaucoup plu et nous avons même pu apprendre quelques mots dans plusieurs langues. Les quartiers chinois sont pour nous toujours les plus beaux et les plus accueillants, avec leur petit temple rouge devant chaque maison.

Ce qui nous a le plus sidéré, après avoir voyagé un mois en Iran (qui est une république Islamique), est de voir que les femmes Malaises (donc les musulmanes) portent le voile de manière à ce qu’on ne voit pas du tout leur cheveux, là où en Iran une écharpe posée nonchalamment sur la tête suffit. De plus, elles ont des jupes qui leur arrivent jusqu’au pieds recouverte d’une tunique qui leur couvre les bras. Nous nous demandons comment elles peuvent tenir sous cette chaleur avec ces habits si chauds…

La végétation et les animaux:

Nous pédalons donc gaiement à travers toute la Malaisie pendant trois semaines, entre 3 cultures, bananiers, rizières et palmeraies. Nous nous émerveillons de voir toutes les étapes de maturité du riz, de la rizière pleine d’eau jusqu’au beau champs vert/jaune qui ondule dans le vent.

Nous découvrons enfin le fameux fruit qui produit notre chère huile de palme dont nous raffolons tous en Europe pour nos bons produits de soin ou alimentaires, nos biscuits, nos pâtes à tartiner… Ici sur le continent, les plantations semblent encore assez bien organisées et respectueuses, mais sur l’île de Bornéo, l’autre partie de la Malaisie, ce sont des milliers d’hectares de forêt primaires qui sont rasées chaque année pour l’huile de palme, au détriment de milliers d’espèces végétales et animales, contraintes à s’exiler ou à disparaître… Mmhhh le bon Nutella, merci les multinationales !

Dès notre arrivée les premiers jours, nous entendions des bruits bizarres provenant des arbres. C’était des oiseaux, et leur chant nous était totalement inconnu. Des reproduction de bruit éléctrique au sifflement mélancolique d’un appel infini pour on ne sait qui, les oiseaux ici ne manquent pas d’imagination. Il nous aura fallu attendre les rizières pour commencer à les apercevoir, flash de bleu, rouge, jaune, difficile à prendre en photo à cause de leur vivacité et de leur peur des vélos. Beaucoup de sortes de hérons également qui se prélassent dans les rizières, et dans les jungles, des dizaines de sortes d’oiseaux que nous n’avions jamais vu.

Mais nos plus belles et drôles rencontres d’animaux ont été avec les singes et les varans. Chaque jour, nous en avons vu. Les singes parfois traversent la route et se dépêchent d’aller se cacher dans les arbres quand ils nous aperçoient. Parfois, lorsque nous passons près de grands arbres, nous entendons soudain des grands bruits dans les branches. Ce sont les singes qui veulent apparemment se cacher de nous et sautent de branche en branche. Ils auraient été plus discret s’ils n’avaient pas bougé, mais c’est à chaque fois à notre plus grand plaisir et amusement !

Quant aux varans, cet immense lézard qui peut atteindre 3 mètres de longueur nous a d’abord un peu effrayé. Mais après quelques recherches sur internet et plusieurs spécimens rencontrés, nous avons vite compris que ce monsieur est totalement inoffensif et très timide. Nous le voyons toujours se ruer dans l’eau à notre approche, et nous sentons coupable d’interrompre sa sieste qui semble si agréable.

Malaisie, pays donc de rencontres et de dépaysement, que nous allons quitter demain. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la frontière Thaïlandaise nous nargue à quelques kilomètres, derrière de jolies petites montagnes couvertes de verdures. Nous avons trouvé de magnifiques petites routes entre jungle et rizières dans ce pays, mais avons parfois peiné sur des trois voies avec des camions qui nous arrosaient généreusement de leur fumée noire ; que nous réserveront les routes de ce nouveau pays en vue ?

Regarde notre vidéo ici!

3 Comments on "Malaisie"

  1. Parfait!
    Avoir un bon voyage!

  2. Alice, Mehdi ……
    Vous êtes épatants ! 🌏
    J ai lu vos nouvelles la maintenant d une traite car ce matin j ai recu une lettre d Iran 🇮🇷 ! D IRAN !!!!! Ca m à vraiment touché de vous lire, que vous ayez pensés à m écrire. j aurais voulus de suite prendre ma plume et vous écrire mais vous pédalez bien trop vite !!!!! Alors je suis allée sur l adresse mail que vous avez inscris.
    Vous êtes beaux, riches et ….. bronzé 😄 et surtout vous avez l aire heureux 💓
    Je dois vous avouer un petit truc. Je rentre d un mois en nouvelle Zélande. Bon ok … j ai pas pédaler… bien trop flemmarde pour ca ! Mais une fois la bas j ai beaucoup pensé à vous deux sur les routes. À votre destination final … la nouvelle Zélande.
    Je vous embrasse bien fort et je vous suivrais de ma suisse. Bonne route les amis

  3. salut les amis,
    Quel beau début d’année 2018….Je viens de vous lire et cela donne l’envie de partir!!.Peut être pas à vélo mais quel bonheur…
    Les gens /le paysage / les animaux ect. ect.Je vous trouve bien bonne mine, malgré la nourriture pas toujours simple….et quelle découverte des saveurs »
    Ici, tout est ok.Il fait assez froid ces jours mais l’hiver doit se faire alors on fait avec
    Mehdi:: J ai parlé de votre belle aventure avec l’équipe d’Opti, Un moment extraordinaire de partage…( je m’y suis rendue pr les adieux de Bruno )
    Voilà, par ces quelques mots, je vous souhaite une très belle suite dans votre voyage..Bis…Marie- José

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