Arrivée au Japon, que d’aventures!

Oui, oui, un des objectifs de notre voyage était bien de ne pas prendre l’avion… mais entre l’utopie et la réalité, le voyage nous a déjà fait bien des fois prendre des chemins différents! C’est donc en avion que nous avions décidé de rejoindre le Japon, une destination elle aussi pas prévue à la base mais qui s’est imposée lorsque notre amie Émilie a proposé que nous fassions un bout de voyage ensemble là-bas!

Sachant que nous ne sommes pas fans des transports, nous avions décidé de couper le trajet en deux et de dormir à Kuala Lumpur avant de nous envoler pour Osaka. Nous sommes donc arrivés en Malaisie pleins d’émotions, exactement 6 mois après y avoir posé les pieds pour la première fois. Nous étions tout heureux de retrouver cet air si particulier, ce mélange de culture entre Inde, Chine et Malaisie, la nourriture, la manière de conduire… bref que du bonheur. Nous avions pris un hôtel juste à côté de l’aéroport car le lendemain nous repartions à 8h du matin, il fallait donc se lever tôt. Avant d’aller nous coucher, nous avons réservé la navette pour 6h, histoire d’avoir le temps en arrivant à l’aéroport de manger un roti chenaï, ces crêpes indiennes qui ont régalé tous nos matin pendant notre temps en Malaisie.

 

Le lendemain matin, un peu décalés, nous prenons donc la navette. Nous sommes un peu short avec le timing donc nous pressons le pas en arrivant dans l’aéroport. Avant d’aller prendre le petit déjeuner, nous vérifions le panneau d’affichage; et là, incompréhension. Notre vol est bien affiché, mais il est écrit à côté « last call ». Un petit élan de panique. Nous décidons de monter directement à l’étage des départs pour vérifier. En chemin, nous sortons fébrilement nos billets d’avion histoire d’être sûr que c’est le bon numéro de vol. Une fois là-haut, deux gentilles dames à l’information nous disent où se trouve la porte d’embarquement de notre vol. Alice leur demande pourquoi c’est écrit « last call » sur le panneau d’affichage et au même moment, Mehdi aperçoit une horloge: il est 7h35. Quoi??! Il n’est pas 6h35?? Apparemment pas dans l’aéroport en tout cas! Nous ne comprenons pas ce qui s’est passé, mais nous ne nous posons plus de questions, nous courons, car notre avion décolle dans 25 minutes!

Passage d’un premier poste de sécurité, les Malais ne font aucun problème, course dans des longs couloirs où nous devons bousculer un peu les passants, passage de la douane, quelle chance il n’y a pas de queue et un douanier qui n’a personne nous fait tout de suite signe et tamponne les passeports en moins de deux; course encore dans des escaliers et des couloirs; le cœur bat fort, le souffle manque, ce sont ce genre de moments qui ne durent pas longtemps mais qui semblent comme figés et on ne sait vraiment pas ce qui va advenir dans les minutes qui suivent: est-ce qu’on l’aura ou est-ce qu’on va galérer pour trouver un autre avion et s’en vouloir toute la journée? Passage d’un deuxième poste de sécurité, nous doublons quelques personnes mais heureusement il n’y a pas grand monde. Nous apercevons le couloir de notre porte d’embarquement, il est écrit encore 15mn de marche pour l’atteindre. Nous courons et soudain la porte est là et une personne est en train de crier « Osaka? », « Yes yes yes!!! » on arrive encore à dire. Contrôle ici encore de la douane mais nous sommes soulagés, nous avons réussi!!!! Morale de l’histoire, ne jamais faire confiance à l’horloge automatique des téléphones si par malheur une autre fois nous avions mis l’heure manuellement… cela peut faire un cocktail qui fait arriver une heure en retard à l’aéroport! Nous sommes quand même fiers de dire qu’en 25 minutes nous avons réussi à prendre notre avion dans un aéroport international, cela restera dans nos records sans aucun doute.

Nous voilà donc en route pour un pays d’Asie, mais qui nous semble bien différent de tous ceux que nous avons visité jusqu’à maintenant. En effet, en arrivant à Osaka, nous sommes tout de suite éberlués de découvrir la politesse japonaise: dans le train que nous prenons, la contrôleuse, en entrant dans le wagon, nous déclame une série de phrases en s’inclinant plusieurs fois. Elle contrôle ensuite nos billets puis refait un salut avant de passer au passager suivant. Voilà qui nous plonge dans le bain! Nous arrivons le soir chez Shinji et Keiko, un couple de fermiers chez qui nous allons passer une semaine et rencontrons également Priscillia, une autre volontaire Française.

Le travail commence à 6h du matin, cela nous change de notre rythme habituel. Nous faisons du désherbage, nourrissons les canards, ramassons les courgettes, concombres, pois mange-tout, gombos, nous occupons des poules, tutorons les plantes, trions et nettoyons les patates, préparons les légumes pour les livraisons… tout un tas d’activités variées qui occupent bien nos journées! Shinji a une feme en bio et il livre chaque semaine ses légumes et ses oeufs à 300 familles. C’est un peu comme le système d’AMAP chez nous, mais ici, cela s’appelle Teikei. C’est donc très intéressant d’apprendre comment le réseau fonctionne et quelles techniques les Japonais ont développpées pour leur agriculture biologique, car avec leur climat, ils ne pouvaient de toute évidence pas se calquer sur l’agriculture européenne. Plusieurs chouettes techniques sont ainsi apparues, notamment la technologie des canards dans les rizières: plutôt que d’utiliser du round-up pour ne plus avoir de mauvaises herbes, il suffit de laisser les canards se charger de la rizière; ces derniers, en pataugeant à la recherche d’insectes, vont empêcher les mauvaises herbes de pousser car la vase est en mouvement, et vont manger les insectes qui pourraient s’attaquer au riz. On a ainsi des canards qui vivent en plein air sur un grand terrain, et un riz qui pousse tranquillement sans engrais.

Au 3ème jour de notre séjour à la ferme, le ciel s’assombrit considérablement. Nous sommes contents car depuis 6 mois nous ne connaissons plus que le soleil. Une forte pluie se met à tomber dans la soirée; elle continue dans la nuit, elle continue dans la journée qui suit, elle continue encore dans la nuit, et encore la journée d’après! Nous n’avons jamais vu autant de pluie tomber en si peu de temps. Shinji nous explique que c’est un typhon, et que cela arrive toutes les années au Japon. Lui-même il y a 3 ans a failli perdre toute sa ferme à cause d’un typhon qui avait causé de graves inondations et des éboulements de terrains qui avaient recouvert tous ses champs et sa ferme. Il nous conseille de rester dedans si la pluie continue à tomber fort. Heureusement, elle finit par s’arrêter mais elle a quand même fait des dégâts: des routes cassées, des éboulements, des canaux qui débordent… la commune aura beaucoup de travail, et Shinji a perdu une partie de ses récoltes. Pourtant ce n’est rien comparé à ce qui est arrivé dans plusieurs autres villes du Japon où des dizaines de personnes ont perdu la vie et des milliers ont du quitter leur maison qui était inondée. Nous sommes impressionnés de constater que les Japonais vivent des catastrophes telles que celle-ci chaque année, et que sans relâches, ils reconstruisent et reprennent leur vie d’avant. Que ce soit un tsunami, un tremblement de terre ou un typhon, ils semblent ne jamais être épargnés par la nature, qu’ils considèrent du coup avec respect mais qu’ils craignent également.

Au bout d’une semaine dans la ferme, nous décidons d’aller passer quelques jours à Kyoto. Même si Shinji adapte le travail pour qu’il ne soit pas trop fatiguant pour Alice, il faut se rendre à l’évidence que le travail à la ferme est dans tous les cas fatiguant. Nous faisons donc du stop car les trains sont annulés à cause du typhon. Nous attendons dans le petit village d’Ichijima avec notre panneau que Mehdi s’est appliqué à confectionner en recopiant sur internet les 2 caractères kanjis qui signifient Kyoto. Au bout de 15 mn, une gentille dame s’arrête et nous dépose directement devant la gare de Kyoto, à 100km de là. On en demandait pas tant! Nous ne pouvons pas beaucoup échanger avec elle car son anglais est très basique mais l’enthousiasme est là et son bébé assis à l’avant nous fait de beaux sourires.

Nous passons donc 4 jours tranquilles à visiter quelques petits temples à droite à gauche, à se balader, se reposer, voir un défilé de purification de la tombe d’un Dieu shintoïste, et surtout à découvrir le onsen, ce fameux bain très chaud où il fait bon aller se détendre et se laver de toute fatigue! Nous nous promettons d’y retourner au moins une fois avant de quitter le Japon et regrettons ne pas avoir ce genre de bains accessibles chez nous, en toute simplicité et pour des prix raisonnables.

Après toutes ces découvertes et rebondissements, nous sommes prêts à prendre le train grande vitesse pour aller rejoindre Émilie à Tokyo et visiter le pays avec elle.

Surprises, amusements, questionnements…:

  • Nous nous attendions à trouver un pays très développé au niveau du recyclage et de la conscience des déchets. Nous avons donc été surpris de constater que tout était plus qu’emballés dans les magasins. Pour chaque pomme il y a un emballage plastique; chaque biscuit est mis dans un plastique, puis encore dans l’emballage du paquet… même les consommateurs qui font attention à manger des produits biologiques préfèrent recevoir leurs fruits et légumes emballés. Cela est plus esthétique apparemment pour eux, plus propre. Cela nous fait réellement mal de voir autant de plastique et si peu de conscience, dans un pays où il nous semble qu’il serait très accessible de réduire ce déchet.
  • C’est un peu l’image que nous avions de ce pays mais nous n’avons pas été déçus: tout est soigné ici, tout est propre; les rues sont si bien nettoyées qu’on pourrait faire un pic-nic par terre. Le soin va jusque dans les petits détails, même les cures dents sont esthétiques!

  • Quel changement au niveau des décibels après l’Asie du Sud-Est! Ici les rues sont silencieuses, parfois on serait même tentés de chuchoter tellement il n’y a pas de bruit autour.
  • On y avait pensé mais ils l’ont fait: lorsqu’on tire la chasse d’eau, le robinet qui la remplit à nouveau sert à se laver les mains; enfin un peu moins de gâchis d’eau potable dans les toilettes!
  • Les formules de politesse et les manières de faire semblent parfois être plus importantes que l’acte lui-même. Ainsi quand nous prenions nos repas dans la ferme de Shinji, il était très important d’utiliser les bons couverts et les bons plats en fonction des aliments mangés, cela semblait les perturber autrement. Et surtout de finir son assiette jusqu’au dernier grain de riz.

6 Comments on "Arrivée au Japon, que d’aventures!"

  1. Est-ce que les œufs de la ferme Shinji ont la même saveur que ceux que vous achetiez à Villars ?!
    Prenez bien soin de vous Alice

  2. bonjour Alice et Medhi
    je connais une future mamie qui doit déjà se préoccuper de l’éducation du futur petit ou petite fille , bien qu’elle soit elle même une globe trotteuse de savoir que le Bébé naitra en Suisse doit lui faire plaisir ainsi qu’a son papounet .
    que de belles découvertes depuis votre départ a travers votre blog , des personnes , des paysages , des cultures tout cela vécut par nous presque au quotidien
    merci de cette belle aventure
    et au plaisir de vous retrouver ici ou ailleurs
    françoise

  3. bonjours les voyageurs….
    Le Japon trop bien .. J ‘ai eu une grande chance , Il y a quelques années,d’avoir à la maison une dame et un jeune homme plusieurs semaines .Des personnes extraordinaires.. J avais gardé le contact longtemps avec elle mais voilà la vie a suivi son cours et je n’ai plus de nouvelles. Je garde de merveilleux souvenirs de ces personnes et de leurs histoires…
    Moi j’arrive du Portugal, très beau séjour encore cette fois-ci. Temps superbe mais la mer froide..Cela arrive de temps en temps..
    Ici la canicule ces jours pas simple surtout pour une certaine population…Mais tout va bien.
    Vous rentrez quand ?
    Je vous souhaite un très beau séjour au Japon Bis…Marie- José

  4. Quel beau bidon! :))

  5. Bonjour à vous.
    Comment allez- vs ?
    Pas de nouvelles depuis x temps…Oû etez- vs.? en Suisse , déjà de retour ou alors à quelque part dans ce monde …
    J’espère que tout est ok…Je pars demain matin pour 1 semaine au Portugal. A bientôt pour avoir des nouvelles…..
    Bis Marie- José

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